Médaille d'argent 2024 du CNRS attribuée à Karine Perraut!
Publié le 16 février 2024
C’est avec un très grand plaisir que nous avons appris hier soir l’attribution de la médaille d’argent du CNRS à Karine Perraut.
Karine Perraut est actuellement Astronome de classe exceptionnelle, affectée à l'Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble (IPAG), et depuis le début de l'année 2018, sert la communauté astrophysique française en tant que chargée de mission INSU, assurant le suivi du développement de l'instrumentation optique pour les moyens d'observation de l'ESO.
Karine a soutenu sa thèse en 1996 au laboratoire d'astrophysique spatiale de Marseille, avec un sujet combinant la polarisation à la haute résolution angulaire, faisant d'elle, une véritable pionnière de l'interférométrie stellaire optique moderne. Cette expertise l'a conduite à prendre un rôle dans l'exploitation de spectro-interféromètres opérant dans le visible permettant de déterminer les paramètres fondamentaux et/ou de caractériser l'environnement direct de plusieurs étoiles aux plus hautes résolution angulaires. Sur l'interféromètre CHARA, les instruments VEGA (héritier de l'instrument REGAIN sur le GI2T) et SPICA (dont l'exploitation scientifique vient de démarrer) sont dans la lignée directe de ses premiers travaux.
Cet effort de valorisation astrophysique des instruments interférométriques s'est accompagné par des développements instrumentaux innovants. Karine a participé au développement de la technologie des composants photoniques permettant la recombinaison interférométrique dans une optique intégrée stable et compacte, une avancée majeure du domaine. Elle en a coordonné le déploiement au sein de GRAVITY en ayant la responsabilité de ce sous-système. Inspiré par ce succès, le recombineur 6T de SPICA qui va contribuer à augmenter le nombre de sources observées par interférométrie à CHARA utilise utilise désormais cette technologie.
Fidèle à son envie de contribuer à la valorisation des instruments interférométriques, en plus de son implication dans le programme de SPICA et la mesure d'un grand nombre de paramètres fondamentaux des étoiles en lien avec les missions spatiales GAIA et PLATO, Karine mène au sein du consortium GRAVITY, un groupe auteur de travaux de recherche sur les environnements protoplanétaires, qui a produit depuis la mise en service de l'instrument, 10 articles de revue décrivant des objets du ``GRAVITY Young Stellar Object survey''. Ses travaux ont notamment permis de mettre en lumière la frontière de sublimation de la poussière des disques protoplanétaires, d'observer des analogues solaires jeunes (étoiles de type T Tauri) résultant en la publication du premier catalogue d'observations interférométriques de ces objets, et de contraindre, les échelles caractéristiques des processus d'accrétion de matière sur des étoiles.
En plus de ses qualités scientifiques et techniques, ce que l'on a le plus envie de mettre en avant en tant qu'ASHRA, c'est le rôle de pilier que Karine remplit pour la communauté de l'astrophysique française. Sa fonction de chargée de mission pour l'INSU, officiellement reconnue à hauteur de 50% de son temps de travail, sous-estime considérablement la charge effective que cette mission représente et l'impact que cette charge a sur notre discipline.
Karine sert en tant que membre invitée permanente du conseil scientifique de l'ASHRA. Etant donnée son appétence et son expertise en interférométrie optique, combinée à sa connaissance très fine des moyens d'observation HRA, sa présence (quasi garantie) lors des réunions du CS enrichit considérablement la qualité de nos débats. Rigoureuse dans ses analyses, sérieuse dans le suivi de nos travaux, les responsabilités n'ont en rien compromis ses qualités humaines: sa simplicité, sa grande humilité, son bon sens, sa bienveillance et son intégrité.
Le CS ASHRA est très heureux que Karine ait obtenu cette reconnaissance de son travail exceptionnel et de son engagement sans faille au service de la communauté française.